vendredi 25 octobre 2013

Santiago

Bonjour à tous, 
Nous voilà donc arrivés avec toute l'émotion que vous pouvez imaginer. 
Les derniers jours ont été très hard : pluie depuis lundi, pieds et dos usés, deux étapes avec la foule du camino Frances. 
 L'arrivée sous le soleil fut un magnifique cadeau !
En déambulant dans la ville, quel plaisir de retrouver plein de pèlerins perdus de vue au fil des étapes. Que d'émotions ! 
Comme tous nous avons été chercher notre Compostella, ce bout de papier chargé de tous nos efforts ! 
Maintenant l' heure est aux adieux et parfois la séparation est difficile après tant de moments partagés. Nous nous accordons 2 jours de repos avant de rentrer digérer tout ça et aussi pour vous poster les dernières photos. 
Merci pour tous vos messages (signés ou non !) et vos pensées qui nous ont fait chaud au cœur. 

vendredi 18 octobre 2013

mardi 15 octobre 2013

Dernière ligne droite

Enfin, nous voici en Galice qui n'a pas failli à sa réputation en nous accueillant par une fine pluie. L'ouest des Asturies nous a paru plus pauvre et plus rural, et dans l'ensemble les auberges pour pèlerins plus négligées. Nous quittons la côte après l'avoir longée de longues semaines  sans nous en lasser, car elle est très diverse et toujours fascinante. De Ribadeo,que nous avons quitté ce mercredi,  il restait encore 200 km jusqu'à Compostelle, que nous espérons atteindre en une dizaine de jours et nous mener ainsi au terme de cette aventure. Le chemin du nord contourne les plus hauts monts cantabriques, sans pouvoir éviter quelques sommets de bonne hauteur, ce qui n'est pas sans demander quelques efforts pour amener Wheelie en haut des cols de max 500m. Nous étions habitués à trouver partout de quoi manger; par contre ici il faut bien préparer son étape et bien gérer ses efforts. 

mercredi 9 octobre 2013

Les préoccupations du pèlerin

Le pèlerin considère avec raison ses pieds comme des objets de grande valeur.
Il les bichonne, les masse, les enduit de toutes sortes de produits sensés les protéger de tous les maux.
Mais il y a aussi un fléau redouté qui sape le moral : les punaises de lit. Ces sales bestioles peuvent attendre dans certaines auberges le malheureux pèlerin pour en faire leur festin. Alors ça chatouille et ça gratouille pendant 10 jours et certains refugios sont obligés de fermer pour "desinfectacion".
Avec Wheelie, nous nous demandons parfois si le sentier sera accessible pour lui. En certains cas, le fléchage indique en variante un parcours pour bicyclette moins bucolique, mais plus roulant.
Chaque jour nous recherchons à faire une étape d'une distance raisonnable compte tenu du relief, ce qui n'est pas toujours évident. Voilà quelques considérations journalières parmi d'autres qui pourraient dans l'ensemble se résumer comme ceci :
  • Chaque jour avec entrain marcheras
  • De l'eau en suffisance tu boiras
  • St Colombin avec discrétion honoreras
  • Les passants toujours salueras
  • Des auberges douteuses te méfieras
  • Tes deux pieds tous les jours soigneras
  • Du menu pèlerin te contenteras
  • De tes erreurs tu riras
  • Dans tous les cas ta bonne humeur garderas
  • Grâce à cela le chemin te sourira.

Portraits de pèlerins

Les pèlerins se rencontrent, se perdent, se retrouvent au gré des étapes. Tous nous ont touchés, et le meilleur est à trouver en chacun au delà des apparences. 
Voici M prof à la retraite, toujours prêt à faire plaisir ; ou A, passionné des chiffres : il calcule les distances, fait les moyennes et tout ce qui peut enjoliver ses graphiques. 
Ou encore JC et son énorme sac, qui double tout le monde du haut de ses 75 ans, sourire aux lèvres. 
Puis il y a J, la canadienne, positive même dans les situations les moins drôles (pluie, boue, chemins difficiles). Ou N jeune étudiante hollandaise d'une grande maturité, se fait voler dans l'auberge et reçoit avec émotion la somme des autres pèlerins. 
Également M, qui entre deux missions humanitaires, marche avec détermination et organisation et a toujours un conseil avisé.
Un autre M est malchanceux : après avoir souffert d'une bronchite, le voici dévoré par les punaises de lit et finalement fait une chute qui le contraint à arrêter. Les américains Jenny et Jerry nous partagent d'emblée leur rencontre sur le Camino Frances avant de s'envoler plus loin. H n'adresse la parole à personne : peut être a-t-elle fait vœu de silence. G de Washington porte ses nombreux kilos en plus de son sac à dos pour suivre courageusement son fils. C, partie de Paris a rallié Compostelle par le camino frances puis revient par le norte. Puis il y a P, un Belge un peu fêlé qui tire son chariot en transpirant, suivi par sa femme qui le menace avec son bourdon. Et bien d'autres encore, qui tels des étoiles filantes, nous apportent leur brin de lumière. 
Nous leur sommes reconnaissants pour tous ces moments d'échange que nous vivons chaque jour. Nous sommes également touchés par la gentillesse de tous les espagnols que nous croisons.

jeudi 3 octobre 2013

Entrée en Asturies

En quittant San Vicente de la Barquera, petit port bien sympathique,  nous sommes entrés dans la principauté en laissant mon gsm aux passants. On dit que le pèlerin doit se détacher des choses matérielles .... Nous sommes aux pieds des pics de l'Europe, qui nous protègent des perturbations du sud ouest. Notre chemin passe sagement le long de la côte avec des incursions dans les villages de l'intérieur, en retournant toujours vers de petits ports comme Llanes (jumelage à proposer en rentrant) qui nous a retenus pour une nuit dans l'auberge pèlerins de la gare.

L'architecture nous semble plus riche et plus colorée, parfois un peu kitch. Les maisons ont encore souvent des loggias en bois et les villages comportent désormais des horreos anciens càd des greniers en bois sur pilotis. En cette saison, la nature est généreuse et parmi tous les fruits offerts, la figue a notre préférence. La gastronomie pèlerine est très bon marché et de qualité très variable. Les petits déjeuners sont souvent non compris et parfois il nous faut partir le ventre creux dans la pénombre, à la recherche d'un bar. Pour le repas du soir, nous finirions par croire que ce sont les espagnols qui ont inventé les frites ! Mais la pèlerine est toujours contente de ne pas devoir cuisiner.

Nous sommes désormais à mi parcours du chemin du nord et la fatigue accumulée nous incite à réduire la longueur des étapes

vendredi 27 septembre 2013

En Cantabrie

Bien qu'étant une très belle ville, nous ne nous sommes pas attardés à Bilbao: juste une après midi pour flâner un peu et admirer l'essentiel. L'arrivée en ville nous plongeait dans un autre monde et le calme nous manquait. Alors nous sommes repartis sur les chemins. La nuit suivante en auberge fut typique : réveil à 6h30 avec départ à 7h45, puis déjeuner au café. Nous avons gravi ensuite 122 marches vers le sentier côtier pour entrer en Cantabrie. De nouveaux pèlerins nous ont rejoints depuis Bilbao, et nous nous retrouvons l'après midi à l'auberge, car étant donné la chaleur nous nous arrêtons relativement tôt. Les contacts se font par petites touches sans forcer, par pudeur d'abord et pour permettre à chacun de se révéler, compte tenu des différences de langue; sinon des groupes se forment plutôt soit en allemand, soit en français, l'anglais étant minoritaire mais passe partout. Le relief est maintenant plus adapté à Wheelie, et le Camino emprunte souvent des portions de route dont la N634 qui va de Irun à Compostelle, qui n'est plus encombrée grâce à l'autoroute. Nous passons de la côte à l'intérieur et vice versa . Certains endroits sont plus marquants, comme Castro Urdiales ou Guëmes, pour l'endroit ou la personne, comme le padre Ernesto, personnage charismatique qui attire beaucoup de pèlerins. Nous sommes arrivés à Santander par bateau, mais nous nous sommes enfuis vers Santillana del mar, un des plus beaux villages d'Espagne.